jeudi 11 mars 2010

GENTIOUX

Chapitre 18
– Faut que tu m’aides, Pedro, ces gars-là sont plus près de ton époque. Qu’est-ce que tu en penses ?
– Pas grand-chose. Gentioux, je connais, c’est un petit village de la Creuse, sur le plateau de Mille vaches, trois cents habitants, pas plus. Une des rares communes avec un monument aux morts résolument pacifiste. Tous les 11 novembre, il y a un grand rassemblement anti-guerre.
– Pourquoi là-bas ?
– Je ne sais pas, faut croire que les Creusois n’aiment pas la guerre. En 56, pendant celle d’Algérie, la population de Villedieu a bloqué un camion d’appelés qui refusaient d’aller se faire tuer. Il en est venu de partout, des villages avoisinants, des champs, les gens bloquaient le camion, il a fallu l’intervention d’une compagnie de CRS. Note que si tous les villages de France avaient fait pareil…
 
"Maudite soit la guerre"
"Le monument aux morts de Gentioux est l'un des très rares monuments pacifistes de France.
Ici, en bas de l'interminable liste des victimes, nul "Morts pour la France", nul "Tombés au champ d'honneur", mais l'inscription "MAUDITE SOIT LA GUERRE".
Au premier plan, un orphelin en bronze, revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un poing rageur.
Poing tendu et apostrophe qui expriment toute l'horreur de la guerre et le pacifisme foncier de la majorité des anciens combattants, mais qui indisposeront longtemps les autorités civiles et militaires. Le camp de La Courtine est tout proche." ici
"En 1922, le monument est inauguré par les élus locaux et la population, mais la préfecture refusera d'être représentée. Ainsi le monument ne fut pas officiellement inauguré. Lors du passage des troupes devant le monument, lorsque celles-ci rejoignaient le camp militaire de La Courtine, ordre était donné à celles-ci de détourner la tête.
Le monument fut inauguré uniquement en novembre 1985, à l'initiative du maire de l'époque Pierre Desrozier. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monument historique au titre des lieux de mémoire, depuis le 9 février 1990 et la plaque « Maudite soit la guerre  » est inamovible." La suite sur Wikipédia.



La Villedieu
"7 mai 1956. Un camion militaire qui faisait parti d’un convoi de jeunes rappelés, en partance pour l’Algérie, s’arrête à La Villedieu, en Creuse. Les jeunes militaires manifestent leur opposition à la guerre coloniale. La population du village les soutient. D’autres habitants des communes environnantes se joignent à la manifestation pacifiste. Le lendemain matin, à l’aube, les gendarmes et CRS investissent le bourg de La Villedieu. Des villageois s’opposent au départ des jeunes militaires, ils sont matraqués.
A la suite de ces incidents, René Romanet, le maire communiste de La Villedieu, ancien résistant, sera condamné à trois ans de prison avec sursis et cinq ans de privation de ses droits civiques. Il sera révoqué de son mandat de maire par le Préfet en 1958." La suite ici.


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