mercredi 9 février 2011

EPURATION



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- Bon… Les Américains venaient de débarquer… C’était la fête, la libération. Dans leur périple, Grand-Robert et Deboize arrivent dans un village et tombent sur des bien ventrus qui n’avaient pas trop manqué de quoi que ce soit pendant l’occupation, tu vois le genre. Ils arboraient des brassards et brandissaient des pétoires. Ni Grand-Robert ni Deboize ne les avaient vus dans les maquis du coin auparavant. Des grandes gueules. Opportunistes. Ils avaient coincé deux jeunes femmes. Elles étaient assises sur des chaises. Une déjà tondue, un type s’en prenait à la deuxième. Elle portait une pancarte autour du cou : salope à Boches. La foule riait et encourageait le tondeur. Y’avait même des gosses. Deboize a demandé au type de s’arrêter. L’autre a refusé, il avait la foule pour lui et les forts en gueule avec leurs flingues. Deboize a dit au tondeur que s’il n’arrêtait pas tout de suite il allait lui loger une balle dans le crâne. L’autre a répondu qu’il aimerait bien voir ça, et il a continué.
- Et ?
- Il a vu. Enfin, il n’a pas eu le temps de voir grand-chose.
- La femme, c’était Cerise ?
- Oui, une jeune fille à l’époque. Son Allemand, c’était un violoniste de l’Orchestre de Berlin, un gars tranquille, antimilitariste. Elle l’aimait, et lui aussi. Ils n’en avaient rien à foutre de la guerre. Mais c’était un Boche.

 une création de Jean-Gabriel Périot
A voir  !


En complément, on visionnera "L'occupation sans relâche - les artistes pendant la guerre" Documentaire de Yves Riou et Philippe Pouchain. 
Au passage, on s'intéressera au destin de la comédienne Mireille Balin, partenaire de Gabin dans Pépé le Moko.

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
 La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.

 Paul Eluard

La guerre remportée par les Alliés, les Américains installent des bases en Europe. 
A Châteauroux, des femmes françaises aiment des soldats américains.
En 1967, les Américains partent, mais des enfants sont nés...



Epuration à Châteauroux
envoyé par lelibreimpertinent. - L'actualité du moment en vidéo. 

(le Libre impertinent est une publication du Front National)


jeudi 9 septembre 2010

LA CREATION DE L'EUROPE


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- Vers la fin de la guerre, avec les Soviets qui frappaient dur à la porte de l'Europe, les Américains se sont dit qu'il fallait assurer les arrières et créer une Europe qui ferait rempart aux communistes. Tu vois le truc ?

La construction de l'Europe, avec sa promesse de rendre enfin caduque toute guerre entre États voisins, l'abolition des frontières, l'union et l'amitié entre les peuples, globalement, tout le monde est pour. Encore faut-il savoir de quelle Europe on parle. Et, peut-être, connaître les fondamentaux qui ont motivé sa création.
Petit retour en arrière.


Dans Le Poulpe, les informations de ce chapitre proviennent principalement du journal Fakir, n° 4, avril 2009. L'article n'est pas en ligne.

QUELQUES ÉTAPES DE LA CRÉATION DE L'EUROPE

Fin de la guerre. Les Américains redoutent que l'Europe, ruinée et affamée, ne cède aux sirènes du camp communiste. Le commerce international désorganisé, ils doivent lutter contre le Communisme et trouver des marchés pour écouler leur surproduction. Ils vont créer le Plan Marshall.

1944. Accords de Bretton Woods. Le dollar est désormais la monnaie d'échange internationale. Les États-Unis possèdent les deux tiers du stock monétaire mondial et dominent ce nouveau système monétaire international.

1946. Le Comte Richard de Coudenhove-Kalergi, exilé aux États-Unis à la fin de la Seconde Guerre mondiale, entreprend un vaste lobbying afin de convaincre Washington d’imposer une organisation fédérale en Europe. Son idée est adoptée par le Council on Foreign Relations  CFR, qui en fait une de ses recommandations au département d’État.

Le lecteur prendra deux minutes pour s'informer sur le CFR (par Réseau Voltaire), mesurer l'influence de ce think-tank né en 1921, et éplucher la liste de ses membres actuels dont Raytheon, engagé dans HAARP, et notre ami Zbigniew Brzezinski bien connu des lecteurs de La route de Gakona. On ne manquera pas de lire la partie Controversy qui développe les doutes et les craintes que suscite le CFR. Instructifs quand on sait que cette "boite à idées" influence fortement les décisions du gouvernement américain. Et que c'est en partie au CFR qu'a muri l'idée de créer une Europe unie...
Site officiel du CFR.

1946. Joseph  Retinger expose la position commune du CFR et du Royal Institute of International Affairs (dit « Chatham House ») organisation britannique jumelle du CFR.

Winston Churchill évoque l’idée des "États-Unis d’Europe" lors de son discours de Zurich.


LE PLAN MARSHALL
1947, le Secrétaire d'Etat américain George Marshall, membre de la Pilgrims Society, (groupe secret qui réunit l'élite WASP et influence la politique étrangère des USA et l'économie mondiale) crée une équipe  chargée de planifier une stratégie d'aide à l'Europe.

 Logo de la Pilgrims Society
"Hic et ubique" : ici et partout.
Le lion représente l'Angleterre, l'aigle les États-Unis.

Les acteurs principaux en sont George Kennan, Dean Acheson, et Will Clayton, tous trois membres de la Pilgrims Society et/ou du CFR. Kennan et Clayton rencontrent fréquemment Jean Monnet pour préparer le Plan Marshall, qui apportera une aide économique à l'Europe en échange d'un rejet du communisme et de l'ouverture de ses marchés (libres de droits de douane) aux États-Unis.


Le Plan Marshall est soutenu par une intense propagande. Exemple : un "train pour l'Europe", rempli de denrées alimentaires, sillonne les pays bénéficiaires pour exposer les projets entrepris et les résultats engrangés. La presse et les médias audiovisuels sont mis à contribution. Seize pays vont signer. Aux élections d'avril 1948, le parti communiste italien, pourtant très influent, est battu par la Démocratie chrétienne. Le plan Marshall, chance inouïe pour des populations crevant de faim, marque aussi l'entrée de l'Europe occidentale dans la société de consommation et va profondément bouleverser notre société. Si l'aide apportée est indéniable, notamment pour l'Allemagne, les contreparties exigées (la France devait diffuser 70% de films américains, à vérifier) marquent les débuts de l'exportation des valeurs US, et plus généralement, de l'influence américaine sur le reste du monde.

Le plan Marshall aura ainsi plusieurs facettes : à la fois intervention militaire, aide économique et entreprise de façonnage des mentalités.
http://owg.livejournal.com/52776.html 


Léon Blum a signé l'américanisation de la France... par Agent__001


Américanisation de l'Europe (1sur4)
Comment nous sommes tous devenus américains 1/4
Documentaire franco-belge de Joachim Fritz-Vannahme et Sergio Ghizzardi (2007),
http://www.dailymotion.com/gaune_692/video/x57dtm_americanisation-de-leurope-2sur4_news
http://www.dailymotion.com/gaune_692/video/x57eml_americanisation-de-leurope-3sur4_news
http://www.dailymotion.com/gaune_692/video/x57f6m_americanisation-de-leurope-4sur4_news

et aussi :
Welcome, Mr Marshall. Un film de Angelos Abazoglou.



EN MARCHE VERS L'EUROPE UNIE

Le Mouvement Européen
En Europe occidentale de nombreux mouvements, organisations et partis soutiennent l'idée d'une Europe unie. Aux États-Unis, des organisations de lobbying sont spécialement chargées de promouvoir le projet.
Jean Monnet travaille entre autres avec George Ball, membre de la  Pilgrims Society et futur membre du Groupe de Bilderberg.

1947, création du CICMUE Comité international de coordination des mouvements pour l’unité européenne.

1947, le Conseil de sécurité nationale US précise sa stratégie : la « Phase I » vise à fédérer tous les États d’Europe occidentale libérés par les Anglo-États-uniens ; la « Phase II » consistera à dégager les États d’Europe centrale et orientale de l’orbite soviétique et à les agréger aux « États-Unis d’Europe ».

1948, le CICMUE se transforme en Mouvement Européen qui fédère les associations et organisations favorables à une Europe unie.

1948,  le congrès de la Haye donne naissance au Conseil de l’Europe, qui n’aura jamais suffisamment de poids pour permettre une unification européenne solide. C'est pas gagné...

1949, création aux USA de l'American Committee on United Europe ACUE, pour contrer l'expansion du communisme par la promotion des États-Unis d'Europe. Le comité est dirigé par une brochette de maitres-espions Allen Dulles ex-OSS, président du CFR et futur directeur de la CIA; William Joseph Donovan, ex-patron de l’OSS, conseiller de la CIA ; Thomas W. Braden ex-OSS, futur directeur adjoint de la CIA.

L'ACUE reçoit discrètement des fonds de la CIA qui finance, à raison de 1 million de dollars par an, les actions du Mouvement Européen et de l'European Youth Campaign chargé d'une propagande massive à l'attention de la jeunesse européenne par des films, conférences, expositions... Les leaders du Mouvement européen comme Robert Schuman ou Paul-Henri Spaak sont financés par l'ACUE au travers des fondations Ford et Rockfeller.

Au passage, on lira ici comment la CIA a financé les intellectuels français et européens pour contrer l'influence soviétique.

Dès ses débuts, l'Europe se construit sans aucune consultation démocratique. Et dès les origines, les intérêts des industriels et des financiers ont indéniablement primé sur ceux des travailleurs et des salariés, non consultés.

4 avril 1949, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la France signent le Pacte de l’Atlantique-Nord (OTAN).

 

Film : Le Président, Henri Verneuil, 1961. D'après un roman de Simenon.

1950, Jean Monnet et Robert Schuman annoncent la création de la CECA : Communauté européenne du charbon et de l’acier, préparée en secret, sans en passer par la représentation parlementaire démocratique. Le but est de lier les États entre eux par un intérêt économique et de placer les industries allemandes et françaises d’acier et de charbon sous une autorité commune. Chaque pays d’Europe occidentale peut intégrer la Communauté. Lorsque Robert Schuman lit sa fameuse "Déclaration Schuman" à la presse, Konrad Adenauer, Chancelier allemand, n'en est averti que quelques heures auparavant. Le texte a été remis à Shuman par Jean Monnet. Inspiré par les Américains...?

1950, le ministre français de la Défense, René Pleven, propose la création d’une Communauté européenne de Défense CED, un plan conçu et écrit par Jean Monnet. Mais cette armée européenne serait, de fait, sous les ordres du commandement en chef de l'OTAN, désigné par le Président des États-Unis (on notera que c'est la situation actuelle des armées d'Europe dans la guerre d'Afghanistan) Les gaullistes et les communistes s’allient pour en empêcher la ratification.

C'est l'échec. Il faut changer de stratégie. Londres et Washington confient à Joseph Retinger le soin de recruter de hautes personnalités européennes pour relancer l'idée des "États-Unis d'Europe" et les projets  qu'elle sous-tend : création d'une zone de libre-échange et intégration dans l'OTAN.

1952, Joseph Retinger met en place le très secret Groupe de Bilderberg qui réunit l'élite mondiale de la finance, de la politique et du grand capital. Joseph Retinger et le prince Bernhard obtiennent la bénédiction de la CIA et du conseiller spécial du Président, un comité US est formé.

"N’est-ce pas tuer l’Europe que de fabriquer, à grand renfort d’intervention américaine, ce monstre, ce robot, ce Frankenstein, que pour tromper le monde, on appelle la Communauté ?"
Général de Gaulle. Conférence de presse du 12 novembre 1953.
 
1954, première réunion du Groupe de Bilderberg.
Ordre du jour :
     a) L’attitude générale envers le communisme et l’Union soviétique
     b) L’unification de l’Europe
     c) La Communauté européenne de Défense et la défense européenne
     d) Le problème des colonies
     e) Les problèmes économiques

1957, Traités de Rome. Création de la Communauté économique européenne CEE. L'Europe est née.
Selon Mike Peters, qui cite l'ancien ambassadeur des États-Unis en Allemagne de l'Ouest George McGhee, le groupe Bilderberg joua un rôle principal dans la gestation des Traités de Rome.



LES "PÈRES DE L'EUROPE"
Ils sont dans tous les manuels scolaires, les hérauts de l'Europe. Regardons-les d'un peu plus près.


Jean Monnet Français. Négociant en cognac. Banquier. S'enrichit dans le trafic d’alcool pendant la prohibition. Homme de confiance de l'ACUE, l'organisme chargé d'imposer les "États-Unis d'Europe" aux populations européennes grâce aux finances de  la CIA. Atlantiste fasciné par le modèle états-unien. Pour lui, les États souverains doivent disparaître. De Gaulle le traite de « petit financier à la solde des Américains ». Membre du groupe "Le Cercle".
http://www.voltairenet.org/article15553.html
http://ellynn.fr/dessousdebruxelles/spip.php?article6

Robert Schuman Français. Président du Mouvement européen. Ministre des affaires étrangères. Catholique ultra-conservateur, anti-laïque, défavorable au Front populaire, membre de l’Opus Dei, déclaré saint par Jean-Paul II. Sous-secrétaire d’État de Philippe Pétain. Frappé d’indignité nationale à la Libération et relevé de son inéligibilité sur intervention de Charles de Gaulle en août 1945. Membre du groupe "Le Cercle".
http://www.voltairenet.org/article6782.html
De Pétain à la CIA,la face cachée de Robert Schuman. par François Asselineau pdf. A lire !

Joseph Retinger  Polonais. Secrétaire général du Mouvement européen. Ancien conseiller du gouvernement fasciste polonais en exil à Londres devenu agent des services secrets de Sa Majesté. Fondateur du Groupe de Bilderberg. 

Konrad Adenauer  Allemand. Chancelier. Anti-nazi. Chrétien fervent. Membre du groupe "Le Cercle".

Paul-Henri Spaak Belge. Premier ministre. Communiste puis socialiste puis nationaliste puis anti-communiste puis atlantiste  forcené. Président du Mouvement européen. Membre du Groupe de Bilderberg.
Plus ici.

Alcide de Gasperi Italien. Président du Conseil. Anti-fasciste. Membre de l’Opus Dei. Membre du Groupe de Bilderberg. Membre du groupe "Le Cercle".
Plus ici. 

Antoine Pinay Français. Ministre des finances connu pour sa "rente Pinay" et son image de gestionnaire de la France en bon père de famille. Il vote les pleins pouvoirs à  Pétain qui le nomme peu après au Conseil national. Puis s'achète une respectabilité en fournissant de faux papiers à Geneviève De Gaulle. Inflexible sur les questions coloniales en Tunisie et au Maroc. Prend la défense de l’apartheid en Afrique du Sud et de l’« Occident chrétien ». Membre de l'Opus Dei. Membre du Groupe de Bilderberg. Fondateur du groupe "Le Cercle", officine ultra-secrète et anticommuniste qui réunit politiciens, banquiers, hommes d'affaires et dirigeants de services secrets occidentaux, souvent membres de l'Opus Dei ou proches du Vatican.
http://www.voltairenet.org/article12838.html

Guy Mollet  Français. Socialiste, président de la SFIO. Membre du Comité d'action pour les États-Unis d'Europe de Jean Monnet. Farouchement atlantiste, il se prononce en faveur de l'adhésion de la France à la Communauté européenne de défense CED. Membre du Groupe de Bilderberg.

Paul Van Zeeland Belge. Premier ministre. Ministre des affaires étrangères. Catholique fervent. En 1940, Van Zeeland se déclare favorable à un fort leadership Américain capable de créer un nouvel ordre international.  Farouche partisan d'une Europe unie. Participe à la création de l’OTAN et de la CECA.  Membre du Groupe de Bilderberg.

Joseph Bech Luxembourgeois. Catholique fervent. Propulsé au poste de chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères par les puissantes compagnies sidérurgiques qui voient en lui « un homme conciliant armé de la faculté de s’accommoder de solution transactionnelles »

Jacques Delors  Français. Socialiste. Catholique fervent. Ministre de l'Économie et des Finances. Président de la Commission européenne. Il est l'homme des firmes. A relancé l'Europe non en s'appuyant sur ses peuples ou ses syndicats mais sur le patronat. Très fortement soutenu par l'European Round Table, ERT, connectée au Groupe de Bilderberg et qui rassemble 45 pédégés, Total, Nestlé, Renault, Siemens... Sa fille Martine Aubry reprend le flambeau.


Émission de Yves Calvi sur le thème  "Qui gouverne le monde ?"

Bilderberg ? Connais pas. 





Monsieur Calvi devrait regarder la télé :

Bilderberg Bruxelles juin 2000



QUELQUES MEMBRES FONDATEURS DU GROUPE DE BILDERBERG

- Joseph Retinger  Voir plus haut.  Ami intime de Colin Gubbins :

- Sir Colin Gubbins ex-Général de l’armée britannique, chargé  des actions subversives et de sabotage au sein du S.O.E. - Special Operation Executive - Démantelé en juin 1946, le SOE fut remplacé par une nouvelle section secrète " Special Operations" dont Colin Gubbins prit le commandement. Avec Frank Wisner en charge des opérations spéciales de la CIA, Gubbins à créé les armées secrètes de l’OTAN - Stay Behind - dans toute l’Europe.
 
-Prince Bernhard  Pays-Bas. Membre du parti nazi, section SS Reiter, jusqu'en 36, puis héros de guerre de la RAF. Président fondateur du WWF. Impliqué dans le scandale Lockheed, impliqué dans le scandale Lock, (financement d'une armée privée de mercenaires pro-Apatheid qui projetaient d'assassiner des leaders de l'ANC, le parti de Mandela). Et ici.

- David Rockefeller Américain. Milliardaire. Ancien président de la Chase Manhattan Bank aujourd'hui JPMorgan Chase. Proche de la CIA. Membre du groupe "Le Cercle". Membre du CFR. Créateur de la Commission Trilatérale avec Zbigniew Brzezinski.

Paul Van Zeeland Voir plus haut.

Antoine Pinay Voir plus haut.

Guy Mollet Voir plus haut.

- Averell Harriman Américain. Banquier. Homme politique et homme d'affaires. Chargé de l'attribution des aides du Plan Marshall pour l'Europe.

- C.D. Jackson Américain. Chef adjoint de la Division de la guerre psychologique durant la guerre. Directeur "externe" des opérations secrètes de la CIA à travers le Committee for a Free Europe dont l’objectif principal était de financer et d’organiser les intellectuels anticommunistes. Conseiller spécial du président Eisenhower pour la guerre psychologique en 1953.

- Ole Bjørn Kraft Danois. Ministre des affaires étrangères. Président du Conseil de l’OTAN.

- Panagiotis Pipinelis Grec. Ministre des affaires étrangères sous la dictature des colonels.
Représentant permanent de la Grèce à l’OTAN.

- Paul Rykens Néerlandais ? Président de la firme multinationale Unilever.


- Lord Portal de Hungerford Britannique. Ancien maréchal de la Royal Air Force. Co-responsable de la campagne de bombardement massif de villes allemandes,  Dresde, Hambourg, Nuremberg, Cologne... tuant 600 000 civils. Contrôleur pour la production de l’énergie atomique au ministère de l’approvisionnement.

-  Hugh Gaitskell Britannique. Chancelier de l'Échiquier. Ministre de l’économie en 1950. Chef du parti travailliste en 1955.

- Denis Healey  Britannique. Travailliste. Chancelier de l'Échiquier.

- Max Brauer Allemand. Socialiste. Maire de Hambourg.

Sources :
L’histoire du Bilderberg racontée à Y.Calvi et J.F.Khan  par Laurence Kalafatides. 
On lira aussi  ici.


L'EUROPE D'AUJOURD'HUI 

Le déficit démocratique de l'Union européenne est aujourd'hui dénoncé par de nombreuses personnalités politiques et, à Bruxelles, les lobbies remplacent plus que jamais une vraie représentation populaire.
Herman Van Rompuy Belge. Catholique fervent. Son fils serait membre de l'Opus Dei (?) Ici.
Avant de devenir le premier Président de l'Union Européenne, en 2010, Herman Van Rompuy, jusqu'ici très discret sur ses ambitions européennes, est allé faire valider son programme auprès des membres du groupe Bilderberg. Ici.



Sources et pistes :
Histoire de la naissance de l'Union Européenne. Version allégée.
L'Histoire officielle de la création de l'Europe. Du lourd.

L'Histoire non officielle.
http://www.voltairenet.org/article11249.html

Les dessous de Bruxelles
sur le Groupe de Bilderberg et la construction de l'Europe A lire!
La Véritable histoire des Bilderbergers, Daniel Estulin,  Éditions Nouvelle Terre, 2008
Daniel Estulin et Jim Tucker sont spécialistes des enquêtes sur le Groupe Bilderberg. 
Faits et chroniques interdits au public T2 : Les secrets de Bilderberg , T2 Pierre Vaillant de Villemarest, Danièle de Villemarest, William D. Wolf 
Comment les multinationales construisent l'Europe et l'économie mondiale, Agone, 2005.

On lira ici le reportage du journaliste Charlie Skelton qui a couvert pour le Guardian la session Bilderberg de  2009 en Grèce (milieu de page).
Fakir n° 4, 2009. Lisez  Fakir !
Pour mono-maniaques seulement : Video The Hidden Roots of the European Union par Henrik Palmgren. Série-conférence en anglais.

vendredi 19 mars 2010

THE MOLLY MAGUIRES


Chapitre 36

- C'est quoi les Molly Maguires, un nouveau mouvement ?
 Vers la fin des années 1870, les Molly Maguires formaient une société secrète parmi les mineurs de charbons de Pennsylvanie. Leurs actions, souvent violentes, répondaient aux conditions de travail humiliantes des patrons miniers qui les exploitaient sans vergogne.
.
film de Martin Ritt, 1970, avec Sean Connery et Richard Harris
d’après le roman d’Arthur Lewis
 
le film vaut beaucoup plus que sa bande-annonce...
En français : Traitre sur commande
"1876. dans les mines de charbon en Pennsylvanie, des millions de mineurs sont exploités par des propriétaires peu scrupuleux. Leur unique espoir réside en une mystérieuse société secrète, les "Molly Maguires" qui répond par la violence aux humiliations subies par les ouvriers. Un détective se fait passer pour l'un des mineurs afin de démasquer les membres de ce groupe. Il découvre alors les exténuantes conditions de travail de ces hommes et de ces femmes." Galerie photos du film  ici.

Anthracite de Valerio Evangelisti,  Rivages noirs, 2008.
traite des Molly Maguires.
"Anthracite commence en 1875, quand Pantera est recruté par les Molly Maguires, une société secrète irlandaise qui se bat pour l'amélioration des conditions de travail de ses concitoyens dans les mines de charbon de Pennsylvannie. Il doit trouver et abattre un espion infiltré au plus haut niveau de l'organisation. Sur place, il va devoir faire semblant de faire partie de l'agence Pinkerton qui pourchasse les Molly et casse les syndicalistes et grévistes...." La critique du livre par Jean-Marc Laherrère.

jeudi 18 mars 2010

BARTLEBY


Chapitre 30
Dans la voiture de Chèryl, le Poulpe achève la lecture de Bartleby, le livre de Melville. Ça raconte l'histoire d'un type discret, presque falot, qui a trouvé sa manière à lui de résister, sans fracas ni fureur, simplement par quelques mots paisiblement prononcés, toujours les mêmes : ... je préfèrerais ne pas... qu'il oppose systématiquement à ceux qui souhaitent lui voir accomplir des actes que sa morale personnelle désapprouve. La formule, élevée à hauteur d'un commandement quasi biblique, se révèle une frontière infranchissable pour ses interlocuteurs.

Extrait :
« Qu’entendez vous par là ? Êtes-vous dans la lune ? Je veux que vous m’aidiez à collationner ces feuilles, tenez. » Et je les lui tendis.
« Je préférerais ne pas », dit-il.
Je le regardai fixement. Son visage était émacié ; dans son œil gris régnait une vague placidité. Aucune ombre d’agitation n’en troublait la surface. Y’aurait-il eu dans ses manières la moindre trace de malaise, de colère, d’impatience ou d’impertinence, en d’autres termes, y’aurait-il eu quoi que ce soit d’ordinairement humain, je l’aurais, sans doute aucun, chassé avec violence de mes bureaux. Mais, en l’occurrence, c’est plutôt le pâle buste de Cicéron en plâtre de Paris que j’aurais songé à jeter par la porte. Article ici
Avec seulement 70 pages écrites en 1853, Bartleby, une histoire de Wall Street est un grand texte, d'une modernité extraordinaire. A lire absolument. Plus sur Wikipédia.

lundi 15 mars 2010

CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE


Chapitre 19

- Après la guerre de 40, les résistants se sont démenés pour nous bâtir un monde nouveau, plus juste. Le Conseil national pour la résistance a mis en place la Sécu, les caisses de retraites, la sécurité de l'emploi, la réglementation du travail et des licenciements… La première mouture du projet s’intitulait Les jours heureux. Aujourd’hui le gouvernement envoie à la casse tout ce qu’ils ont construit. Et t’avoueras que les jours ne sont pas très heureux. Je comprends que ça les énerve. Mais franchement, Gaby, tu vois un de ces papis poser une bombe ?
- Ouais ! C’est ça le truc, ils se planquent derrière leurs scrofules et leurs emphysèmes, on leur donnerait le bon dieu. 

LE PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

"Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la RÉSISTANCE n'a pas d'autre raison d'être que la lutte quotidienne sans cesse intensifiée.
Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération. Ce n'est, en effet, qu'en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son unité.
Aussi les représentants des organisations de la RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R. ,délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de s'unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d'action immédiate contre l'oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération du territoire, un ordre social plus juste." La suite ici.
 EXTRAITS :
4 ) Afin d'assurer :
  • l'établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
  • la pleine liberté de pensée, de conscience et d'expression ;
  • la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'État, des puissances d'argent et des influences étrangères ;
  • la liberté d'association, de réunion et de manifestation ;
  • l'inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
  • le respect de la personne humaine ;
  • l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
a) Sur le plan économique :
    • l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie
    • une organisation rationnelle de l'économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l'image des États fascistes;
    • l'intensification de la production nationale selon les lignes d'un plan arrêté par l'État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
    • le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques ;
    • le développement et le soutien des coopératives de production, d'achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
    • le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l'économie.
b) Sur le plan social :
    • le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l'amélioration du régime contractuel du travail ;
    • un rajustement important des salaires et la garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d'une vie pleinement humaine ;
    • la garantie du pouvoir d'achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
    • la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
    • un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État ;
    • la sécurité de l'emploi, la réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d'atelier ;
    • l'élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l'expérience de l'Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par un système d'assurance contre les calamités agricoles, par l'établissement d'un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d'accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d'un plan d'équipement rural ;
    • une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

Appel du Conseil National de la Résistance (2004)
 


Walter, retour en résistance, un film de Gilles Perret
Deux questions se posent tout au long du film :
« Qu’avons-nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance ? »
« Résister se conjugue-t-il au présent ? »

par lavaka

"A travers un documentaire sur Walter Bassan, ancien résistant et ancien déporté, le réalisateur Gilles Perret interroge les valeurs du Conseil National de la Résistance que tente de mettre à bas le président Nicolas Sarkozy et sa majorité. Dans un entretien à Article XI, il évoque également le formatage médiatique et la façon dont les télés se prêtent si bien à la communication présidentielle."

"Mars 2008, plateau des Glières. Pompe présidentielle et fastes républicains, Nicolas Sarkozy se rend en l’un des hauts lieux de la résistance. Devant le monument aux maquisards, à deux pas des tombes de 105 d’entre eux tombés au combat, le chef de l’État se recueille quelques dizaines de secondes. Puis se dirige vers les anciens résistants présents pour les saluer.
Surexcité, confit d’autosatisfaction, Nicolas Sarkozy se laisse aller. Regarde à peine les deux républicains espagnols venus risquer leur peau plus de soixante ans plus tôt pour cette France qu’il est censé incarner, tout juste capable de leur dire : « Très heureux. C’est formidable ! Et en plus, moi je défends les Espagnols. » Rictus amusé, il enchaîne : « Mais les Italiens sont pas mal non plus… Maintenant que je suis marié à une Italienne, hein… ». Sourire crispé, il observe un jeune militaire : « Il est beau, ce chasseur alpin ! Vous savez que j’ai été jeune, moi aussi ? » Les anciens résistants ne disent mot, un gradé de l’armée français tente de ramener le chef d’État à un peu de dignité. « Nous nous sommes refusés à laisser des résistants qui étaient tombés dans une embuscade enterrés dans une fosse commune. Nous les avons ramenés ici dignement », explique t-il, très vite interrompu par un président qui ne feint même pas de se sentir concerné. Qui tend le doigt pour montrer une cascade sur les hauteurs. Qui rigole sur l’habit rose d’une membre de l’assistance. Et qui tourne les talons en assénant : « Ben oui, faut bien s’amuser un peu… »

À l’écrit, l’indécence présidentielle paraît amoindrie, mots et phrases insuffisants à dire toute l’obscénité de la conduite de Nicolas Sarkozy en ce lieu symbolique. À l’écran, il en est tout autrement : elle saute aux yeux, saisit le spectateur et l’indigne. Et il faut rendre grâce à Gilles Perret, réalisateur du film Walter, retour en résistance, que d’être le seul caméraman - alors qu’ils étaient des douzaines sur place - à l’avoir immortalisée." La suite ici.

Numéro 45 (mai 2010)



à suivre...

samedi 13 mars 2010

FRANCE-NAVIGATION


Chapitre 19

- Les autres ?
- Grand-Robert habitait déjà Ivry-sur-Seine. Une flèche celui-là. En 36, pour acheminer du matériel en Espagne, le Parti communiste a créé la compagnie France-Navigation. Un des dirigeants, surnommé Venise, a affrété un bateau rempli d’armes et de munitions pour les Brigades internationales. Une trentaine de gars d’Ivry se sont engagés sous des faux noms espagnols.
- Et parmi eux, Grand-Robert…
- Oui. Ils se retrouvaient à La Manufacture des œillets, pas des fleurs, hein, les œillets des bâches. C’est de là que sont parties les grèves de 36 pour les congés payés, les grandes conquêtes sociales et tout le tintouin. Maintenant c’est un loft pour bobos.
En réalité, c'est Georges Gosnat, fils de Venise Gosnat, qui, en 1937, a été nommé secrétaire général de la compagnie maritime France-Navigation dont les bateaux ravitaillaient clandestinement en armes les républicains espagnols pendant la Guerre d'Espagne.

jeudi 11 mars 2010

GENTIOUX

Chapitre 18
– Faut que tu m’aides, Pedro, ces gars-là sont plus près de ton époque. Qu’est-ce que tu en penses ?
– Pas grand-chose. Gentioux, je connais, c’est un petit village de la Creuse, sur le plateau de Mille vaches, trois cents habitants, pas plus. Une des rares communes avec un monument aux morts résolument pacifiste. Tous les 11 novembre, il y a un grand rassemblement anti-guerre.
– Pourquoi là-bas ?
– Je ne sais pas, faut croire que les Creusois n’aiment pas la guerre. En 56, pendant celle d’Algérie, la population de Villedieu a bloqué un camion d’appelés qui refusaient d’aller se faire tuer. Il en est venu de partout, des villages avoisinants, des champs, les gens bloquaient le camion, il a fallu l’intervention d’une compagnie de CRS. Note que si tous les villages de France avaient fait pareil…
 
"Maudite soit la guerre"
"Le monument aux morts de Gentioux est l'un des très rares monuments pacifistes de France.
Ici, en bas de l'interminable liste des victimes, nul "Morts pour la France", nul "Tombés au champ d'honneur", mais l'inscription "MAUDITE SOIT LA GUERRE".
Au premier plan, un orphelin en bronze, revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un poing rageur.
Poing tendu et apostrophe qui expriment toute l'horreur de la guerre et le pacifisme foncier de la majorité des anciens combattants, mais qui indisposeront longtemps les autorités civiles et militaires. Le camp de La Courtine est tout proche." ici
"En 1922, le monument est inauguré par les élus locaux et la population, mais la préfecture refusera d'être représentée. Ainsi le monument ne fut pas officiellement inauguré. Lors du passage des troupes devant le monument, lorsque celles-ci rejoignaient le camp militaire de La Courtine, ordre était donné à celles-ci de détourner la tête.
Le monument fut inauguré uniquement en novembre 1985, à l'initiative du maire de l'époque Pierre Desrozier. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monument historique au titre des lieux de mémoire, depuis le 9 février 1990 et la plaque « Maudite soit la guerre  » est inamovible." La suite sur Wikipédia.



La Villedieu
"7 mai 1956. Un camion militaire qui faisait parti d’un convoi de jeunes rappelés, en partance pour l’Algérie, s’arrête à La Villedieu, en Creuse. Les jeunes militaires manifestent leur opposition à la guerre coloniale. La population du village les soutient. D’autres habitants des communes environnantes se joignent à la manifestation pacifiste. Le lendemain matin, à l’aube, les gendarmes et CRS investissent le bourg de La Villedieu. Des villageois s’opposent au départ des jeunes militaires, ils sont matraqués.
A la suite de ces incidents, René Romanet, le maire communiste de La Villedieu, ancien résistant, sera condamné à trois ans de prison avec sursis et cinq ans de privation de ses droits civiques. Il sera révoqué de son mandat de maire par le Préfet en 1958." La suite ici.